Quatre artistes contemporains au Fort de Saint-Héribert
Expositions à découvrir chaque second week-end du mois de juillet à septembre 2020.
Les 11 et 12 juillet 2020;
Les 08 et 09 août 2020;
et les 12 et 13 septembre 2020.
Peu après la guerre franco-prussienne de 1870, le Général Brialmont est chargé de fortifier Liège et Namur afin de conforter la neutralité de la Belgique et se prémunir contre d’éventuelles tentatives de traversée du territoire venant tant de l’Est que du Sud.
Entre 1888 et 1892 naît la Position Fortifiées de Namur (PFN), composée de neuf forts, dans un rayon moyen de 6 kilomètres autour de Namur.
Saint-Héribert est l’un des quatre grands forts avec ceux d’Andoy, Cognelée et Suarlée, Situé à une altitude de 245 mètres, il est aussi le plus élevé de la PFN.
Appelé parfois le fort oublié, il est l’un des plus énigmatiques et fascinants. Complètement enseveli sous les décombres pendant de longues décennies, il n’est accessible au public que depuis moins de cinq ans.
Patiemment dégagé et excavé par une poignée de passionnés de la Fondation Emile Legros, la forteresse resurgit à l’image d’une pyramide dont il faudrait redécouvrir toutes les salles et percer tous les secrets.
L’histoire, la nature et le patrimoine s’y confrontent …Ils s’y conjuguent aussi avec l’art contemporain. Ce lieu exceptionnel a en effet inspiré l’imaginaire des artistes.
Sur invitation de l’asbl Lieux-Communs habituée à investir avec l’art actuel des lieux patrimoniaux et des sites atypiques, Julie Le Toquin, Jehanne Paternostre, Laure Forêt, Sophie Patry… ont relevé le défi d’y implanter le temps d’un week-end un atelier éphémère. Chacune à leur tour, de mai à septembre, elles y présentent leurs œuvres. Ecriture, photographie, sculptures, installations investiront le lieu.
Le titre En campagne de cette série d’expositions fait à la fois référence à l’univers militaire et au biotope naturel que le Fort Saint-Héribert constitue aujourd’hui.
Les artistes:
Jehanne Paternostre : 11 et 12 juillet 2020
Diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Jehanne Paternostre (1976) s’intéresse à la fragilité de la mémoire et de ses constructions (monuments, documents, récits), oscillant entre conservation et disparition. Elle a travaillé sur des lieux liés aux deux guerres mondiales tels que la « Cour sacrée » du fort de Bondues (Lille) ou, plus récemment, le cimetière militaire de Champion et le fort de Marchovelette (Namur). Ce dernier travail a été présenté lors d’une expo personnelle, intitulée Sans épitaphes, à la Galerie Short Cuts en 2018. Ses recherches ont été récompensées du Prix des Arts de Woluwe-Saint-Pierre (2017) et du prix de la Fondation artistique Horlait-Dapsens (2018).
SOUS TERRE
Disparu sous terre, invisible pendant longtemps, le fort de Saint-Héribert est depuis peu partiellement déblayé. Lors de ses investigations, l’artiste Jehanne Paternostre a été interpellée par la réapparition sur le site d’une plante rare, l’ajonc, et par la présence d’une couleur, un certain type de bleu, chaulée à l’intérieur du fort. Ces traces, liées à la guerre et à l’histoire du fort, n’en sont pas moins par leur spécificité, symbolique ou réelle, sources de métamorphose, d’espoir et de guérison. C’est cette ambivalence, entre ombre et lumière, qui a guidé l’artiste dans ses recherches.
http://www.jehannepaternostre.com/
Laure Forêt : 11 et 12 juillet 2020
Diplômée de l’École européenne supérieure d’Art de Bretagne (Quimper), Laure Forêt (1984) vit à Anvers ; Elle explore l’intime par le trait dans des dessins, broderies, gravures, vidéos… Ses lignes dansent et forment des corps morcelés qui se révèlent puis se cachent dans un balai sans fin. Épurés, couchés sur la blancheur du papier et de la tulle, ses œuvres suggèrent le dualisme du corps et de l’esprit. La peau devient l’élément central, la frontière charnelle de l’être qu’il faut apprendre à dompter. (Source Centre national des arts plastiques – France)
Laure Forêt c’est de l’art rhizomique. C’est du côté des formes qui redisent ces petites veines qu’on a sous la peau, la sève qui circule dans les arbres et les plantes, c’est du côté des radicelles, nerfs, rigoles, affluents. Laure Forêt éprouve comment ça court sur les surfaces, sous les surfaces, quelque chose qui hydrate, ramifie, fendille, se déplie, se divise, se propage, rayonne, prolifère. Quelque chose que nous partageons, nous, humains, animaux, plantes, roches, terres, eaux, se laisse dessiner par l’artiste attentive.
Les œuvres organiques de Laure Forêt prolifèrent dans le Fort de Saint-Héribert. La nature qui envahit, la mémoire qui demeure. Tout croît, flotte, pousse dans l’ombre. Sous la terre, sous la peau. Pas en profondeur, juste en dessous, un sous épiderme du monde.
Julie Le Toquin : les 08 et 09 août 2020
Julie Le Toquin est une artiste diplômée de l’EESAB (Lorient) en 2015.
Elle mélange différents médiums et disciplines : photographie, théâtre, chant, danse, installations, écriture, vidéo, création textile. Les thèmes de prédilection de Julie Le Toquin concernent le souvenir, la transmission, la mémoire collective et individuelle qui est si volatile, un évènement en chassant un autre, son travail est plein de sens et nous incite à nous souvenir, à ne pas oublier, à s’inspirer et à comprendre notre passé pour comprendre notre présent. Nathalie Morgado
Lors d’une résidence à Namur en 2019, l’artiste a été marquée par les traces des deux conflits mondiaux, en particulier le cimetière militaire de Marchovelette.
Elle a réalisé : Je me souviens des soldats inconnus du fort de Marchovelette, une installation constituée de 211 mouchoirs brodés encadrés.
J’ai été interpellée par ce cimetière militaire, son calme, la sérénité qui s’en dégage, et à la fois sa violence. J’ai été très impressionnée par le nombre de soldats inconnus présents dans ce cimetière. Il nous renseigne sur la violence de cette guerre, laissant derrière elle des milliers de corps sans vie, et sans nom.
J’ai souhaité rendre un hommage personnalisé à chacun de ces 211 soldats inconnus français et belges. J’ai écrit un poème pour chacun d’eux, que j’ai recopié sur des mouchoirs en tissu. J’ai ensuite brodé à la main une fleur : une pensée, sur chacun des 211 mouchoirs. Julie Le Toquin
https://julieletoquin.tumblr.com/
Sophie Patry : 12 et 13 septembre 2020
Sophie Patry est née et vit à Saint-Leu-La-Forêt, une ville patrimoniale au nord de Paris. Après des études de cinéma, Sophie Patry s’oriente vers la photographie. Son travail fait subtilement référence à des artistes qu’elle apprécie particulièrement comme Man Ray, Jerry Uelsmann connu pour ses montages photographiques ambigus qui déforment la réalité en juxtaposant des scènes n’ayant apparemment aucune relation entre elles, le photographe surréaliste Maurice Tabard qui fut proche de Magritte, Dora Maar, Brassaï ou encore Alix Cléo Roubaud, une femme très libre et sans tabous…
La formation cinématographique de Sophie Patry influe aussi certainement sur son approche de la photographie notamment des films comme Rosemary’s baby, Le bal des vampires, Shinning… qui mettent en scène un univers étrange, angoissant…
Elle crée des univers mystérieux, fantomatiques, hypnotiques qui atteignent une forme d’intemporalité.
Lors d’une résidence photographique, Sophie Patry a réalisé un travail photographique sur le Fort de Saint-Héribert évoquant son passé, ses histoires oubliées, ses souvenirs évanescents, ses drames ou heures de gloire.
https://sopatry4.wixsite.com/sophiepatry
Adresse mail : sosopatry@gmail.com
Portfolio : https://sophiepatry.myportfolio.com
Expositions organisées par:
Guy Malevez
+ 32 476.958.376